Pour une Eglise de frères et de sœurs

6/7 décembre 2019 : retraite du Conseil des femmes de la Conférence des évêques suisses

Le Conseil des femmes de la CES, un groupe consultatif de neuf femmes engagées des différents diocèses, aux parcours de vie et de profession variés, se réunit plusieurs fois par année, sous la présidence de Mgr Denis Theurillat, pour aborder des sujets précis de la Conférence des évêques suisses.

Une fois par année, au début décembre, il consacre une retraite de deux jours à un thème précis et y invite l’évêque du lieu à un échange. En 2019, la rencontre s’est déroulée à Loèche VS sur le thème d’« Une Eglise de frères et de sœurs ».

« Je vois venir un temps où des esprits forts et doués pour tout bien ne seront plus mis à l’écart uniquement parce qu’il s’agit de femmes. » Ste Thérèse d’Avila (1515 – 1582)

Cette citation a constitué le fil rouge et le programme de la retraite 2019 du Conseil des femmes de la CES en Valais.

Les théologiennes Madeleine Kronig et Eleonora Biderbost présentèrent le projet «üfbrächu» (Renouveau ; traduction littérale : partir en voyage) de l’Eglise catholique du Haut-Valais et surent convaincre de l’apport d’une pastorale de la présence et de la relation par rapport à une pastorale de visite. De nombreuses personnes d’aujourd’hui recherchent des agentes et agents pastoraux crédibles et dignes de confiance, qui comprennent les détresses liées aux différentes réalités de vie de notre époque et qui peuvent créer une relation et accompagner les gens sur une période prolongée.

Cela laisse penser que l’intérêt pour les sacrements peut être réveillé, s’il existe des hommes et des femmes qui accompagnent pastoralement les gens sur place et peuvent ainsi établir la confiance. Le fait que ces personnes de confiance ne puissent donner elles-mêmes le sacrement mais doivent faire appel pour cela à un prêtre moins connu est souvent ressenti comme dérangeant. Il arrive régulièrement que des jeunes décident alors de ne pas recevoir les sacrements du mariage ou du baptême. Les deux responsables de communauté vivent douloureusement le fait que des mourants souhaitent recevoir le viatique des agentes pastorales qui leur sont familières mais que cela doive leur être refusé.

De nombreux catholiques, hommes comme femmes, souhaitent instamment les mêmes droits pour les hommes et les femmes dans l’Eglise catholique et s’attachent pleinement et avec espoir à chercher les structures et les conditions permettant de mettre en œuvre ces droits égaux pour les femmes et les hommes dans l’Eglise catholique.

L’Eglise catholique veut-elle et peut-elle se permettre de continuer à priver d’ordination et d’une mission sacramentelle des femmes bien formées et « douées pour tout bien »? Nous continuerons à creuser cette délicate question.

Les exemples vécus par l’assistante pastorale, Madame Biderbost de la commune d’Obergoms, et par l’ancienne assistante pastorale, Madame Kronig de la commune de « Schattenberge », ainsi que le dialogue avec l’évêque local, Mgr Jean-Marie Lovey de Sion, en présence de Mgr Denis Theurillat, et des membres du Conseil des femmes de la CES, ont montré, une fois de plus, que la compréhension mutuelle est possible lorsque toutes les personnes impliquées prennent du temps les unes pour les autres, s’écoutent et veulent apprendre les unes des autres.

Fortes de la même conviction que Sr Joan Chittister: «Time changes nothing – people do!» et de la citation de Ste Thérèse d’Avila, mentionnée en introduction, il nous reste pour le moment l’espoir, le travail et la prière.