Prendre le temps: pour toi, pour moi, pour nous

Appel des Évêques à l’occasion de la Journée du Malade 2018 (4 mars 2018)

L’un des arguments les plus forts porté contre l’existence de DIEU est celui de la souffrance. Comme nous nous représentons un DIEU infiniment bon, son existence semble incompatible avec la souffrance. Nous nous demandons comment DIEU peut la tolérer ?

Les hommes préfèrent croire qu’IL n’existe pas plutôt que d’imaginer qu’Il regarde la souffrance des hommes avec une apparente indifférence.  La question est sérieuse. Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale du Malade 2018, le pape François attire notre attention sur la mère de JÉSUS au pied de la croix de son fils. La prophétie du vieux Syméon entendue à l’octave de Noël résonne encore dans nos oreilles : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Le signe de la contradiction n’est pas seulement la personne de JESUS et ses exigences mais la souffrance elle-même. La souffrance, elle aussi, révèle les pensées de bien des personnes – leur attitude et leur état d’esprit les plus intimes. La mère de Jésus a tenu bon dans l’épreuve sans cesser de croire à l’amour et à la sagesse des volontés de Dieu. « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS » Jésus prononce le nom de Dieu lorsqu’il évoque sa mort atroce. C’est ainsi que DIEU a parlé par les prophètes dans l’Ancien Testament lorsqu’IL voulait signifier sa merveilleuse action salvatrice : Sa présence dans les situations sans issue ! « Alors vous comprendrez que moi, JE SUIS ! » En d’autres mots : Il est là où nous pensions qu’Il nous avait abandonnés et qu’il n’y avait plus aucun salut ! C’est un paradoxe mais la souffrance, les ténèbres sont devenues, pour beaucoup de chrétiens tout comme pour l’officier romain sous la croix et celui qu’on appelait « le bon larron », des lieux de rencontre avec DIEU. Lorsque nous accompagnons des malades et des mourants, nous pouvons aussi devenir témoins de ce phénomène. JÉSUS nous enseigne à ne pas mettre fin à notre vie nous-mêmes mais à nous offrir lorsque nous souffrons. Il est mort plein de confiance : « Père, je remets mon esprit en tes mains ».

Le pape François termine son message de cette année par le souhait suivant : « Que la Vierge Marie intercède pour cette XXVIème Journée Mondiale du Malade ; qu’elle aide les personnes malades à vivre leur souffrance en communion avec le Seigneur Jésus et qu’elle soutienne ceux qui s’occupent d’eux. »

Que Dieu vous bénisse

Au nom de la Conférence des évêques suisses

+Marian Eleganti, évêque auxiliaire du diocèse de Coire

Krankensonntag 2018